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Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/166

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LE MARCHAND DE CHEVAUX.

sur lui un regard plein de colère, s’avança vers l’écorcheur, et ouvrant son manteau pour lui laisser voir ses ordres et sa dignité, lui demanda si c’étaient là les chevaux qui avaient été vendus par le berger de Wildsruf.

L’écorcheur, très-occupé à donner à boire au cheval gras et robuste qui était attelé à la charrette, répondit sans se déranger :

« Les noirs qui sont attachés là derrière, je les ai achetés à un gardeur de pourceaux ; » puis, se baissant pour reprendre le seau qu’il avait posé devant sa bête, il ajouta que le maire de Wildsruf lui avait ordonné de les amener chez le seigneur Kunz de Tronka.

À ces mots, il se releva, et répandit dans la rue toute l’eau qui restait dans le seau.