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Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/169

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que le baron entra dans le cabinet du chancelier. Celui-ci, mettant de côté les papiers qu’il examinait, se leva d’un air impatient. Le baron lui exposa la situation dans laquelle se trouvaient les seigneurs de Tronka, et dit que l’écorcheur de Dobbeln était arrivé avec des chevaux dans un état si déplorable, que le gentilhomme ne pouvait les reconnaître pour ceux du marchand. « Ayez donc la bonté, ajouta-t-il, de faire prendre le maquignon chez lui, pour qu’il soit conduit sur la place du marché. »

Le grand-chancelier, ôtant ses lunettes, répondit au baron qu’il était doublement dans l’erreur ; premièrement, s’il croyait qu’il n’y eût pas d’autre moyen de se tirer d’embarras que l’inspection oculaire de Kohlhaas, et secondement, s’il se figurait que lui, grand-chancelier, se croirait obligé