Aller au contenu

Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

en ferait ; une barrière, placée au travers de la route, et qu’il n’avait encore jamais vue, vint le tirer de ses méditations. C’était en face d’un château seigneurial de la juridiction saxonne.

Il fut obligé de s’arrêter, quoique la pluie tombât par torrent, et il appela le gardien, qui montra bientôt à la fenêtre un visage rébarbatif.

Le marchand le pria de vouloir bien venir lui ouvrir.

« Qu’y a-t-il de nouveau ici ? » demanda-t-il au gardien, qui sortit de la maison après un assez long délai.

— Privilége seigneurial du gentilhomme Wenzel de Tronka, répondit le douanier en ouvrant la barrière.

— Quoi ! » dit Kohlhaas ; et il regardait tourner la clef dans la serrure toute neuve.

« Le vieux seigneur est-il mort ?