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Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/85

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c’était une pitié que de voir ces pauvres bêtes alonger le col au-dessus des pieux, et ouvrir les naseaux avec inquiétude, comme si elles soupiraient après leur écurie de Kohlhaasenbruck

— Mais alors, Herse, pourquoi as-tu été chassé ?

— Parce qu’il était impossible de compléter la ruine des chevaux tant que je restais là. Un jour que je les menais boire, le châtelain, l’intendant, les valets, se précipitèrent comme des possédés à ma poursuite, et lorsque je demandai à cette troupe furieuse ce qu’elle me voulait, le châtelain saisit la bride des chevaux, et me demanda où j’allais les conduire ?

« À l’abreuvoir, répliquai-je.

» À l’abreuvoir ! coquin ; je veux t’apprendre à t’aller abreuver sur la route de Kohlhaasenbruck, » et me ti-