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Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/129

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Le commandant, froissant la lettre entre ses mains, lui répondit avec la plus vive émotion : « Vous savez que je ne veux plus rien avoir de commun avec elle, et je vous défends de la revoir. » Puis ramassant les morceaux de la lettre, il les cacheta dans un papier, qu’il adressa à la marquise et remit au messager pour toute réponse. Madame de Géri, indignée de cet amour-propre intraitable qui rejetait toute explication, résolut d’accomplir son projet malgré lui. Elle prit avec elle un chasseur du commandant, et partit le lendemain matin pour V… À son arrivée devant la porte, le portier lui dit que personne ne pouvait entrer vers la marquise.

« Je dois être exceptée de cette mesure, répondit madame de Géri. Allez, et dites-lui que madame la commandante de Géri demande à lui parler.