Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/16

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parfaitement tranquille, cet homme devant être déjà hors de la Saxe ; puis il lui demanda ce qu’avait pu lui dire Kohlhaas pour le jeter dans cet état.

Le prince lui parla de l’étui que portait le maquignon, et lui assura qu’il était la seule cause de tout son mal. Puis il le supplia, en lui saisissant la main, de lui faire avoir cet objet, dont la possession était pour lui de la plus grande importance.

Le chambellan, ne comprenant rien au désir de son maître, dit qu’il n’y avait aucun moyen de s’en emparer, Kohlhaas n’étant probablement plus en Saxe. Puis voyant que le prince se cachait avec désespoir dans ses coussins, il lui demanda ce que contenait cet étui et par quel hasard il en avait eu connaissance. Le prince, blessé de la froideur du chambellan, ne lui répondit point, et, les yeux fixés sur le