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Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/164

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avait résolu de mettre fin lui-même à sa malheureuse existence.

Don Henri Asteron, l’un des plus riches nobles de la ville, l’avait, environ une année auparavant, éloigné de sa maison, où il était placé comme précepteur, parce qu’il avait découvert une intrigue amoureuse entre lui et sa fille dona Josepha. Un rendez-vous mystérieux dénoncé au vieux seigneur par son orgueilleux fils, après qu’il eut vivement réprimandé sa fille, le détermina à la faire retirer dans le couvent carmélite de nos saintes Dames de la Montagne. Par un hasard heureux, Jeronimo ayant trouvé moyen de renouer là leur intrigue, le couvent avait été durant une belle nuit le théâtre de leur félicité.

C’était le jour de la Fête-Dieu, et la procession solennelle des nonnes,