Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/28

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ne m’eût pas plus anéanti que la vue de cet animal, qui constatait la vérité de tout ce qu’avait prédit la sibylle. Mon premier soin, dès que je me trouvai seul, fut de chercher partout l’homme au plumet ; mais toutes les recherches que je fis faire restèrent inutiles, et ce n’est que dans la chaumière de Dahne que j’ai retrouvé mon homme, »

Alors, lâchant la main du chambellan, le prince essuya la sueur de son front, et tomba, accablé de douleur, sur ses coussins.

Le chambellan, qui jugea tout-à-fait inutile d’opposer son jugement à celui du prince, lui conseilla de chercher un moyen de se rendre maître du billet, puis d’abandonner l’homme à son destin. Le prince, désespéré, l’assura qu’il ne savait plus qu’imaginer.