Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/46

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conduisit dans une partie du château où les flammes n’avaient point encore pénétré. La marquise, ne pouvant plus long-temps résister à l’horrible effroi dont elle avait été saisie, perdit alors tout-à-fait connaissance.

Quelques momens après ses femmes parurent. Effrayées de l’état de leur maîtresse, elles voulaient appeler un médecin ; mais l’officier, prenant son chapeau, les assura que la marquise reviendrait bien à elle sans secours, et sortit pour retourner au combat.

La place fut bientôt tout-à-fait conquise. Le commandant ne se défendait que parce que autrement il eût été puni. Lorsqu’il vit qu’il n’y avait plus d’espoir, il se retira devant la porte de sa maison, avec le reste de ses troupes épuisées. L’officier russe,