Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/67

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je me déciderai sans peine à venir vivre en Italie.

— Monsieur, reprit le commandant d’un ton bref et impérieux, vous avez mon dernier mot ; brisons là-dessus, je vous prie. »

Après une courte pause durant laquelle tous les symptômes de la plus vive agitation se montraient dans la contenance du comte, ce jeune et fougueux amant, se tournant vers madame de Géri, renouvela ses protestations, supplia, et finit par déclarer que son oncle ainsi que le général en chef étaient dans sa confidence, et avaient autorisé ses démarches, voyant que c’était le seul moyen de le sauver de la mélancolie dans laquelle il était tombé à la suite de sa blessure.

« Par votre refus, dit-il enfin, vous ne me laissez plus que le désespoir