Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/106

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nantes. Piachi, que cette nouvelle trouva déjà en voyage, s’arrêta dans le faubourg pour s’enquérir de la nature de ce mal. Là il apprit que la contagion devenait de jour en jour plus terrible, et qu’on allait, à cause de cela, fermer les portes ; son amour paternel l’emportant alors sur ses affaires, il prit des chevaux et partit pour retourner sur ses pas.

Lorsqu’il fut en rase campagne, il remarqua un enfant près de sa voiture, qui tendait vers lui des mains suppliantes, et semblait être dans une cruelle angoisse. Lui ayant demandé ce qu’il avait, l’enfant répondit naïvement qu’il était infecté, et que des archers le poursuivaient pour l’enfermer dans un hospice où son père et sa mère étaient déjà morts. Il le supplia, au nom de tous les saints, de le prendre avec lui, et de ne pas le lais-