Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/108

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tre l’indignité de cette mesure ne servirent à rien. Arrivés à Raguse, ils furent tous les trois conduits à l’hospice, où à la vérité Piachi demeura en bonne santé et Nicolo se guérit, mais où le jeune Paolo fut atteint du même mal dont il mourut après trois jours.

Les portes furent alors rouvertes, et Piachi, après avoir fait ensevelir son enfant, obtint de la police la permission de voyager. Plein d’une douleur profonde, il montait déjà en voiture, versant un torrent de larmes sur la place vide à côté de lui, que quelques jours auparavant occupait Paolo, lorsque Nicolo, le bonnet à la main, vint lui souhaiter un bon voyage.

Piachi, combattant alors son chagrin, lui demanda, d’une voix entrecoupée de sanglots, s’il ne voulait pas venir avec lui.