Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/110

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cieux et rentré en lui-même, il promenait des regards pensifs tout autour sur la campagne. De temps en temps il tirait de sa poche une poignée de noix, et tandis que Piachi, tout entier à sa douleur, essuyait les larmes qui inondaient ses yeux, il les cassait entre ses dents avec une vivacité un peu sauvage.

À Rome, Piachi, après avoir fait à Elvire le récit de ce qui était arrivé, le présenta à sa jeune épouse, qui ne put retenir d’abondantes larmes en pensant à ce pauvre Paolo qu’elle avait tant aimé ; cependant, tout étranger qu’il fût, elle serra Nicolo contre son cœur, lui donna le lit où Paolo couchait, les habits qu’il avait portés. Piachi l’envoya à l’école, où il apprit à lire, à écrire et à compter ; et cet enfant ayant gagné toute son affection, peu de temps après il l’adopta comme