Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/139

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jeta aux pieds du vieillard et le supplia de lui accorder son pardon, en lui jurant qu’il ne regarderait plus jamais sa femme.

Dans le fait, le vieillard était aussi porté à tenir la chose secrète ; sans pouvoir proférer une parole, car quelques mots prononcés par Elvire, qui s’était réveillée entre ses bras en jetant un regard terrible sur Nicolo, l’avaient rendu muet, il saisit un pistolet suspendu à la muraille, ouvrit la porte, et montra à Nicolo le chemin qu’il devait suivre. Mais celui-ci, tartufe consommé, ne vit pas plutôt la tournure que prenaient les choses, qu’il se releva, et déclara que c’était au vieillard à quitter la maison, qui lui appartenait, comme le prouvaient des documens irrécusables, et qu’il était prêt à faire valoir contre qui que ce fût.