Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/142

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Dans les États de l’Église, il est une loi qui défend de conduire aucun criminel à la mort avant qu’il ait reçu l’absolution. Piachi, lorsqu’on lui eut signifié son jugement, refusa obstinément de recevoir l’absolution. Après avoir épuisé tous les moyens religieux pour lui faire sentir l’indignité de son crime, on pensa que l’aspect de la mort pourrait le mettre sur la voie du repentir, et on le conduisit à la potence. Un prêtre, assis à ses côtés, lui dépeignait toute l’horreur des enfers, s’efforçant d’en pénétrer son âme ; un autre lui présentait le corps du Seigneur comme un sûr moyen de réconciliation, et lui vantait les demeures de la paix éternelle.

« Veux-tu participer au bienfait de la délivrance ? lui demandèrent-ils tous deux.

— Veux-tu recevoir la cène ?