Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le laissa secret pendant plusieurs semaines, en partie parce qu’il connaissait trop bien la noblesse que le comte avait montrée dernièrement, pour le soupçonner capable d’avoir assassiné son frère, en partie aussi parce qu’il ne voulait agir qu’avec la plus grande prudence dans une affaire qui concernait les premiers intérêts de la duchesse, et où il s’agissait de la vie de son plus grand ennemi.

Il fit des recherches secrètes, et ayant appris que le comte Jacob, qui s’éloignait rarement de son château, en avait été absent la nuit du meurtre, il pensa qu’il était de son devoir de ne plus garder le silence et d’instruire la duchesse, à la première assemblée du conseil, des deux chefs d’accusation portés contre son beau-frère.

La duchesse, qui s’estimait heu-