Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/160

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vous avancez est fondée sur mon absence inaccoutumée de mon château, la nuit de Saint-Rémighius, pendant l’accomplissement du crime. Maintenant, quoique je connaisse tout ce qu’un chevalier d’honneur doit à la dame dont il est secrètement favorisé, je me vois forcé, pour satisfaire aux questions que sa majesté l’empereur m’adresse par votre bouche, de divulguer un secret qui, sans cela, je le jure, serait mort avec moi, pour ne se réveiller dans mon sein qu’au premier appel de la trompette des anges du Seigneur. Pour que vous sachiez donc qu’il n’est ni vraisemblable ni possible que j’aie pris part au meurtre de mon frère, apprenez que, dans la nuit de Saint-Rémighius, au moment même où il s’accomplissait, j’avais un secret entretien avec la fille du seigneur Winfried de Bréda, la belle Wittib