Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/181

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de la mère et des sœurs de Frédéric, leur demanda ce qui les amenait auprès d’elle en un pareil moment.

« Ma chère fille, dit dame Héléna, voulez-vous épargner à une mère, qui n’a d’autres consolations dans sa vieillesse que son fils bien-aimé, le chagrin de pleurer sur sa tombe ; voulez-vous renoncer au combat qui va commencer, et vous retirer dans un de nos châteaux situé au-delà du Rhin, et que nous vous donnons avec joie et reconnaissance ? »

Littegarde, après l’avoir regardée quelques instans, se jeta à ses genoux : « Noble et respectable dame, s’écria-t-elle, la crainte que Dieu ne se déclare pas pour moi dans l’heure décisive qui va prouver mon innocence, se serait-elle emparée du cœur de votre noble fils ? Oh ! dans ce cas, je le conjure de poser l’épée qu’il prend