Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/183

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conduisit Héléna et ses filles sur un siége placé derrière celui qui lui était destiné.

À un signal de l’empereur le héraut appela au combat les deux chevaliers, qui s’avancèrent l’un vers l’autre l’épée et le bouclier à la main. Frédéric blessa le comte du premier coup, la pointe de son sabre pénétra entre le bras et la main au défaut de la cuirasse. Mais le comte, effrayé par le mal qu’il ressentait, s’éloigna et regarda sa blessure dont le sang sortait abondamment, quoiqu’elle fût très-légère. Une conduite si contraire aux règles, fit élever un murmure parmi les chevaliers assemblés sur la rampe ; et le comte, comme s’il était en pleine santé, reprit le combat avec de nouvelles forces. Les deux adversaires se frappaient sans cesse comme deux nuages orageux dont le