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LE JUGEMENT DE DIEU.

rocher ; soutiens-toi, ne chancelle point, lors même que le ciel et la terre s’écrouleraient autour de toi. Choisissons de deux idées qui troublent nos esprits la plus vraisemblable, et plutôt que de te croire coupable, figure-toi que j’ai vaincu dans le combat. Dieu, mon maître, ajouta-t-il en joignant les mains au-dessus de sa tête, préserve aussi mon âme de toute erreur ! Il me semble que je n’ai point été blessé par le glaive de mon adversaire, et que, tombé dans la poussière, j’ai déjà senti que j’existais encore. Pourquoi la sagesse céleste serait-elle forcée de montrer la vérité dès le premier instant de son assistance ? Ô Littegarde ! mourons ensemble, et passons ensemble de la mort à l’éternité ; crois fermement à ton innocence, et le soleil le plus se-