Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/205

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revint à la nuit sous le prétexte d’un orage qui l’effrayait ; et pour ne point troubler sa maîtresse, son projet étant de se remettre en route de grand matin, elle alla se coucher dans une des chambres vides de la tour peu habitée du château. Le comte, qui, après avoir acheté du gardien de la tour l’entrée du château, trouva à la porte du jardin une personne voilée, ne se douta point du tour qu’on lui jouait ; la jeune fille lui donna un baiser sur la bouche, et le conduisit par plusieurs escaliers dans la partie inhabitée du château, où elle avait choisi un appartement magnifique dont elle avait eu soin de fermer les fenêtres. Là, après lui avoir dit à demi voix de se taire à cause du voisinage de la chambre de ses frères, elle s’assit à ses côtés sur un lit de repos. Le comte, séduit par ses charmes, resta jusqu’au jour, et lui donna