Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/207

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de la cause qui se plaidait à Bâle, envoyèrent dans cette ville un conseiller chargé d’une lettre de Rosalie, contenant l’aveu de toutes ses intrigues ; l’énigme qui occupait toute la Souabe et la Suisse se trouva ainsi expliquée.

Ce fut précisément au jour fixé pour le supplice de Frédérich et de Littegarde, que ce conseiller se présenta devant le comte Jacob, qui se livrait au désespoir que lui causaient ses douleurs affreuses.

« C’est assez, s’écria-t-il après avoir lu la lettre et reconnu l’anneau qu’elle renfermait ; je suis las de la lumière du jour. Qu’on me prépare une litière, ajouta-t-il en se tournant vers le prieur, et conduisez-moi sur la place du supplice, afin que je ne meure point sans avoir empêché une injustice. »