Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sa famille de la fureur de cet homme sanguinaire.

Congo-Hoango fut un des premiers à lever l’étendard de la révolte et à profiter de la démarche inconsidérée de la Convention pour s’armer contre les tyrans de sa race. Il fusilla son maître, mit le feu au pavillon où s’était réfugiée sa maîtresse avec ses enfans et ses amis, pilla et dévasta toute la plantation, et s’y établit avec les nègres de plusieurs établissemens voisins.

De là ils attaquaient les voyageurs qui traversaient le pays durant la nuit ; ils tombaient en plein jour sur les habitations voisines, et massacraient tous les blancs qui s’y rencontraient.

Dans sa soif ardente de vengeance, il forçait la vieille mulâtre Babeka et sa fille Toni, jeune métisse de quinze ans, à prendre part à cette horrible