Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/57

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oublié le serment qu’il eut l’audace de prononcer devant les juges en ma présence ; une fièvre bilieuse en fut pour moi la suite, et, bientôt après, une soixantaine de coups de fouet que me fit donner M. de Villeneuve, et dont j’ai conservé une éthisie pour le reste de mes jours. »

Toni, la tête appuyée sur sa main d’un air pensif, demanda à l’étranger qui il était, d’où il venait et où il allait.

Celui-ci, après un instant d’embarras causé par l’amertume que la vieille avait mis à son récit, lui répéta ce qu’il avait déjà dit à Babeka. Ensuite il raconta plusieurs événemens de l’assaut du fort Dauphin ; comment, à l’heure de minuit, à un signal convenu, les Nègres avaient commencé à massacrer les blancs, après avoir mis le feu à tous les vaisseaux qui se trou-