Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/64

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de la jeune fille ; est-ce qu’il ne te plaisait pas ? »

Ici elle secoua la tête en souriant, et l’étranger lui ayant demandé tout bas si c’était peut-être qu’un blanc pouvait seul mériter son amour, elle se jeta contre son sein pour cacher la rougeur de son visage.

L’étranger, séduit par tant de naïveté et de grâce, la nomma sa chère petite, et il sentit toutes ses craintes s’évanouir. Il était impossible qu’une si belle enveloppe cachât une âme capable de trahison. Les pensées qui l’avaient rendu inquiet s’enfuirent comme une troupe d’oiseaux effrayés ; il se reprocha même d’avoir pu soupçonner son cœur un seul instant, et, en signe de réconciliation, il posa un baiser sur le front de cette créature pleine de charmes.

La jeune fille, croyant entendre