Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/78

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famille, M. Strœmli, pour lui prouver la vérité de son message.

Tandis que la vieille accompagnait l’enfant, l’étranger, passant un bras autour de la taille de Toni, lui demanda tout bas si ce n’était pas le moment de faire part à Babekan de ses intentions sur elle.

« Non, lui répondit Toni en se dégageant ; si vous m’aimez, ne lui en dites pas un mot. »

La vieille étant rentrée, Toni s’échappa de la chambre, courut au buffet prendre la lettre de l’étranger, et marcha sur les traces de Nanky, décidée à s’exposer à la mort, s’il le fallait, pour sauver son ami ; car le jeune officier suisse n’était plus pour elle un hôte ordinaire, c’était son fiancé, l’objet de tout son amour.

« Nanky, dit-elle au jeune bâtard,