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Page:Kleist - Kotzebue - Lessing - Trois comedies allemandes.djvu/11

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Adam.

Oui, voyez un peu ce qui m’advient ! Il n’est vraiment besoin d’autre chose que de ses pieds pour culbuter. Voyez-vous de quoi buter sur ce plancher tout uni ? Pourtant c’est ici que j’ai buté ; ici. Car chacun porte en soi la pierre de malheur qui causera sa chute.

Lumière.

Comment dites-vous cela ? Chacun porte la pierre ?…

Adam.

Oui, en soi.

Lumière.

Mauvaise affaire !

Adam.

Plaît-il ?

Lumière.

C’est que vous avez pour ancêtre un certain Adam assez prompt à la chute, et qui fit à l’origine des choses un faux pas par lequel il s’est rendu célèbre. Vous n’êtes pourtant pas…

Adam.

Quoi ?

Lumière.

Dans le même cas !

Adam.

Si je… je crois… C’est ici que je suis tombé, vous dis-je.

Lumière.

Alors pas au figuré ? Vous vous êtes vraiment allongé ?

Adam.

Rien moins qu’au figuré ; mais je devais faire mauvaise figure.

Lumière.

Et comment l’événement s’est-il produit ?