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CONTES ET LÉGENDES DE HONGRIE

Les gardes endormis se réveilleraient, et c’en serait fait de toi.

— Loup, tu seras obéi, dit le prince.

Doucement, bien doucement, il se glissa dans le jardin : il trouva sur le pommier l’oiseau enfermé dans une cage d’or. Il prit la cage et dit :

— Bah. je puis bien prendre une feuille, ça n’éveillera pas les gardes.

Mais à peine eut-il arraché la feuille, que le pommier se mit à carillonner si fort, si fort, que tous les gardes se réveillèrent. Le prince fut saisi et conduit devant le roi à la barbe de cent toises de long.

Le roi ayant appris ce qui s’était passé, s’écria :

— Qu’on jette en prison ce rien qui vaille, en attendant que je le fasse pendre.

— Roi, vous avez tort de me traiter de rien qui vaille, car je suis de sang royal, et si j’ai voulu vous enlever votre oiseau, c’est qu’il a emporté nos pommes d’or.

— Si tu es de grand sang, je veux bien te pardonner et te donner l’oiseau d’or, mais à condition que tu me ramènes le cheval