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Page:Klingsor - Humoresques, 1921.djvu/25

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NOCTURNE PROVINCIAL


Les bougies sont soufflées
Et sur les toits la lune brille ;
La dame du notaire est endormie
Et seuls, quatre officiers d'académie
Font leur manille
Au petit café.

Il serait vraiment sage
De rentrer, je crois :
Je sens que j'ai le nez
Tout gelé de froid ;
Un passant attardé se soulage
Au coin de la rue abandonnée.

Hein ! est-ce que je m'enrhume ?
J'ai le poumon trop délicat
Pour cette brume :
Ah ! chère qui restez tranquillement
Derrière vos persiennes,
Ne ferez-vous donc jamais cas