de cinquante jours que j’ai dû leur imposer,
leur pèse lourdement. La pluie tombe
depuis la nouvelle lune, pas au point cependant
d’être gênante ; quelques officiers
ou sous-officiers commencent aussi
à être malades ; bref, pour tout le monde
il sera bon de rentrer. Quant à moi, je
n’aime pas assez Tombouctou pour m’y
installer, et je n’y resterai que pour me
débarrasser du travail accumulé derrière
moi.
Reçu hier l’un des chefs que j’ai maltraités et qui est venu demander la paix. Ce chef m’a franchement avoué tous ses méfaits — ou au moins ce que, comme commandant français, je suis obligé de considérer comme méfait. Car piller des villages, pour un Touareg, c’est ce qu’était piller ses serfs pour un noble chevalier du moyen âge, rien de plus. Par ailleurs, faire la guerre aux Français, c’est être agréable à Dieu. Je lui rendrai ses femmes, au chef, moyennant rançon. Il y en a de jeunes et de vieilles, avec