ont coulé comme du sucre sous l’action de
l’eau ; deux hommes ont été tués par des
chutes de matériaux. Ma maison neuve a
fondu ; je regardais les pilotis diminuer
peu à peu de volume pendant que l’eau
inondait tout par terre. Ce matin, les habitants
réparent leurs maisons. Leur consolation
sera de voir pousser les koukani,
espèce de pastèque sans goût, à peu près
la seule chose qui vient bien dans le
sable, et qu’ils sèment dans leurs dunes.
Nous attendons le courrier. Bonne occasion de philosopher : chacun a un motif important pour le désirer, et chaque motif est différent, bien entendu ; les préoccupations de l’un sont complètement étrangères à l’autre. Et tous s’arment de jumelles, pour voir s’il n’arrive pas sur la route de Kabara, le bienheureux sac, avec tout ce qu’ils souhaitent dedans !
J’écris de moins en moins. Le temps me manque pour mes lettres particulières et cependant, les journées ont vingt-quatre heures à Tombouctou comme partout