suis arrivé le 25 février, après deux
jours de navigation à vapeur, n’étaient
ni plus ni moins que quatre mauvais
chalands à paillottes, amenant quelques
sous-officiers et canonniers dont plusieurs
étaient malades, et de la dyssenterie,
encore ! On ne s’était pas mis en
frais pour me faire chercher. Nous avons
remplacé valides et invalides, et sommes
repartis en sens inverse. J’ai peu
de monde avec moi : Besanzon[1], deux
médecins, deux civils, deux canonniers.
Sans être pénible, notre vie de bord n’a
rien de gai. J’en descends le matin, et je
commence par suivre à pied pendant plusieurs
heures. Aujourd’hui, où le temps
était gris, et où le chaland ayant vent
debout ne marchait pas vite, malgré les
efforts de six gaillards attelés à une longue
corde fixée au haut du mât, j’ai pu
suivre jusqu’à dix heures. Hier, en revanche,
nous avons mis par deux fois à
la voile et filé bon train. Dans ces cas-là,
- ↑ Capitaine d’artillerie.