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CARNET DE ROUTE


de tout cela que lorsque j’arriverais, dans sept ou huit jours, le colonel n’aurait pas reçu de lettre me concernant, que je n’aurais aucun ordre, et, que j’attendrais quelque temps une destination.

Le patron de mon chaland est un brave homme qui passe une partie de la journée en prières. Il embrasse le pont plus souvent que le député Grenier le pont de la Concorde. Je n’ai jamais vu de catholiques aussi fervents que le sont ces Musulmans. Je suppose que celui-là ne comprend rien à ce qu’il marmotte. Il avait commencé son manège avec une certaine timidité. J’ai tant fait la guerre aux Toucouleurs, que je ne passe pas pour un ami des Musulmans, tant s’en faut ! Mais, peu à peu, il s’est enhardi.

Pendant que mon bonhomme se livre à ses exercices de piété, j’étudie le Poul à force dans la grammaire de Faidherbe. Mes rapides progrès m’aident à passer le temps.