Je n’ai pu que le regretter. J’avais assez
bien installé mon bivouac et dirigé ma
marche pour espérer pouvoir taper ferme,
le cas échéant, sur le célèbre N’Gouma.
Les Touaregs qui peuplent cette région ont de vilaines têtes. Il est facile de voir que l’on ne peut se fier à aucun d’eux. Nos bons Bambaras de tirailleurs ne comprennent rien d’aucune des langues qui se parlent ici : Arabe, Touareg, Sourhaïj et Poul.
Mes étapes, pour arriver à Tombouctou, ont été exténuantes, comme toutes celles qui se font en pays ennemi, où il faut à la fois marcher et se garder. En arrivant, j’ai trouvé tout le monde sous le coup du désastre des spahis. Cette impression n’est pas le moins grave de cette douloureuse affaire.
Quant à la ville, je n’en ai vu jusqu’à présent que les notables, qui ne sont pas ce qu’il y a de moins curieux ; et quant à l’installation, ça laisse à désirer. Tout le monde habite dans le fort Bonnier ; les