Page:Kobes - Grammaire de la langue volofe, 1869.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
IV

que nous avons fait le travail d’un mineur, qui ayant découvert une mine précieuse, a fouillé, déterré, étalé, classé, collationné les trésors qu’il a trouvés enfouis. Le trésor, la variété des bijoux, leur nouveauté, leur étrangeté, sont des choses entièrement préexistantes au travail du mineur. La fouille, l’étalage, le classement seuls sont de son fait. Lorsque ses bijoux ressemblent à d’autres déjà connus, il leur assigne des noms connus ; quand il découvre un bijou inconnu, il lui assigne une dénomination nouvelle. C’est ce que nous avons fait pour la Langue volofe. Nous avons étalé la totalité de ses usages quant aux sons, aux mots et aux propositions, et nous les avons distingués et classés. Aux choses connues nous avons donné les noms connus, aux choses nouvelles des noms nouveaux. Nous avons trouvé la grammaire préexistante dans la langue, et nous avons mis au jour cette existence cachée jusqu’ici.

Nous avons donné dans la 1re Partie quelques principes sur les éléments de la parole et de l’écriture, afin de montrer la base sur laquelle repose l’alphabet conventionnel que nous avons adapté.

Nous avons conservé la division ordinaire des parties du discours et leur dénomination technique[1]. Mais il nous a fallu modifier la signification de quelques termes. Ainsi, le volof n’ayant point d’adjectifs qualificatifs,

  1. S’il nous avait été permis d’innover en cette matière, l’étude de la langue volofe nous aurait conduit à une division des mots triplement trinitaire, savoir : 1° nomen (nom), adnomen (adjectif), pronomen (pronom), 2° verbum (verbe), adverbum (adverbe adjonctif), proverbum (adverbe substitutif et interjection), 3° prænomen (préposition), præverbum (conjonction conjugative), præpropositio (conjonction de proposition).