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Page:Koschwitz - Les Parlers Parisiens, 1896.pdf/20

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proprement dit, c’est-à-dire qui est la plus harmonieuse, la moins affectée, la plus naturelle enfin … Que doit faire toute personne qui veut parler purement le français? Éviter avec soin l’accent provincial. L’un est traînant, l’autre précipité: tous sont défecteux, parce que la prononciation de la langue française n’est ni traînante ni précipitée.» L’orthoépiste allemand, Plœtz[1], cite comme autorités: les dictionnaires de l’Académie, de Nodier, de Boiste, de Bescherelle, de Poitevin, de Larousse, et de Littré, les traités de prononciation écrits par des Français (Dubroca, Dupuis, Malvin Cazal, Maigne et Lesaint) et, en général, les Français bien instruits. Mais il en excepte les méridionaux qui n’ont pas habité longtemps le Nord de la France, les Alsaciens et une partie des Suisses français. Il ne croit pas non plus à la prééminence d’Orléans, de Blois, de Tours, etc., et se décide enfin pour la prononciation des Parisiens bien élevés.

Les phonéticiens jugent comme les orthoépistes. Mais aucun de ceux qui ont fait des études spéciales sur la prononciation française, n’a pris la peine de nous instruire exactement où il faut chercher et où il a cherché lui-même l’usage qu’il enseigne. Seuls MM. Passy, de Neuilly, nous disent qu’ils donnent la prononciation qui leur est propre ou qu’ils ont entendue dans leur entourage et citent quelquefois les personnes dont ils ont noté les articulations; mais eux aussi ne nous indiquent pas clairement les sources où il faut puiser pour trouver la prononciation modèle. En effet, ce n’est pas aux phonéticiens de chercher et de définir le bon usage: leur tâche est plutôt de con-

  1. Systematische Darstellung der französischen Aussparche. 12e éd. Berlin 1889.