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Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/179

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certainement ; mais tranquillises-toi, mon enfant, tout sera réparé. (Il l’embrasse et sort avec M. Erman.)



Scène VIII.

AMÉLIE seule les regardant aller.

La toilette… des chiffons… oui, c’est bien là ce qui m’occupe : mon père me traite un peu en enfant ; je sens bien cependant, (en soupirant et montrant son cœur) que ceci ne l’est pas ! Pourquoi bat-il si fort dans ce moment ?… pourquoi ? Ah ! est-il besoin de l’interroger ? et celui qui m’apprit à le connaître, ne m’apprit-il pas aussi à aimer ? (elle s’assied et rêve) Je ne sais pourquoi il est venu me parler en faveur du comte ; il ne devrait jamais me parler que de lui, ou de mon père : tout autre sujet m’ennuie et me donne de l’humeur. Est-ce que je n’en aurais pas un peu dans ce moment ? je le crois ; mais aussi pourquoi me laisser seule ? cela n’est pas bien honnête au moins… Ah ! ce pauvre prisonnier, enfermé là-bas dans cette tour est bien seul aussi : que je le plains ! je suis toute triste quand je pense à lui ; qui sait si on ne l’a pas oublié ? (appellant) Chrisalde… Chrisalde… Pourvu qu’on ait pensé à lui apporter à manger… le malheureux ! il a risqué sa vie pour sa mère : oh ! ce n’est point un méchant homme, certainement…