Page:Kouprine - Le Bracelet de grenats, 1922.djvu/271

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

voudrez. Cela ne pourra m’être qu’agréable.

Comme vous le voyez, le toit de cet édifice est percé de vingt-sept ouvertures rapprochées les unes des autres. Dans ces ouvertures s’embouchent les cylindres que vous apercevez tout en haut et dont les extrémités extérieures sont serties de lentilles biconvexes d’une énorme puissance réceptive et d’une admirable transparence. Sans doute comprenez-vous dès maintenant l’idée ? Nous captons dans des foyers les rayons du soleil ; puis, grâce à une série de miroirs et de lentilles construits d’après mes plans et mes calculs, nous les faisons passer, tantôt rassemblés, tantôt dispersés, à travers tout le système de tuyaux : les tuyaux inférieurs déversent ensuite le flux solaire concentré, ici, sous cette cloche isolante, dans ce cylindre en acier au vanadium, le plus petit et le plus solide de tous, dans lequel fonctionne un système de pistons, munis d’obturateurs semblables à ceux des appareils photographiques et qui, une fois fermés, ne laissent passer absolument aucune lumière. Enfin, sur l’extrémité libre de ce cylindre protégé, je visse hermétiquement un récipient en forme de cornue, dont le goulot renferme également plusieurs obturateurs. Quand besoin est, je fais cesser l’action des obturateurs, puis, de l’intérieur, j’introduis mécaniquement un bouchon à vis dans le goulot de la cornue, et n’ai plus qu’à dévisser celle-ci du cylindre pour avoir un stock portatif d’émanations solaires concentrées.

— Alors Hooke, Euler et Young ?

— Oui, interrompit lord Chalsbury, aussi bien eux que Fresnel, Cauchy, Malus, Huyghens et même le grand Arago, tous se sont trompés, en considérant les phénomènes lumineux comme un des états du fluide universel. Je vous en donnerai dans dix minutes une