Page:Kouprine - Le Bracelet de grenats, 1922.djvu/275

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à la force aspirante du vide, s’encastrent dans leurs douilles conoïdales. Maintenant la lumière traverse un vide à peu près absolu. Mais pour la précision de notre travail, cela est encore insuffisant. Aussi transformons-nous notre laboratoire en une cloche privée d’air. D’ici peu, nous devrons travailler en scaphandres. On nous enverra de l’extérieur, dans des tuyaux de caoutchouc, un air sans cesse renouvelé, tandis que de puissantes pompes aspireront continuellement l’air contenu dans le laboratoire. Saisissez-vous ? Vous serez dans la position d’un plongeur, avec cette différence toutefois que vous aurez sur le dos un ballon d’air concentré ; en cas de catastrophe : accident de machine, éclatement des conduites de transmission, etc. : vous appuyez sur une petite soupape du casque et vous avez suffisamment d’air pour respirer pendant un quart d’heure. Pourvu que vous ne perdiez pas la tête, vous sortez du laboratoire frais et pimpant comme une rose de Dijon.

Il ne nous reste plus qu’à vérifier le plus exactement possible la position des tuyaux. Ils sont tous solidement fixés les uns aux autres, mais aux points de jonction des ramifications une flexibilité insignifiante de deux à trois millimètres peut amener une déviation. Ces points sont au nombre de treize et vous devez les contrôler tous du haut en bas trois fois par jour. Montons, s’il vous plaît.

En escaladant d’étroits escaliers et de flexibles passerelles, nous parvînmes jusqu’au haut de la coupole. Le maître marchait en avant d’un pas jeune et assuré, tandis que j’avais peine à le suivre, par manque d’habitude. Au point de jonction des trois premiers tuyaux, il dévissa d’un tour de main un petit couvercle qui se dressa verticalement sur un arrêtoir à ressort. Le fond de ce couvercle consistait en