Page:Kouprine - Sulamite.djvu/121

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sU1.AM1*rr: 103 entendait crépiter l’ambre sous son attouche— ment léger. Pour la nuit, Sulamite semait sa couche de chrysanthèmes et de lys, et le roi, repo- sant sur le sein de son amie, disait, le cœur rempli de joie I —- Tu es semblable à la nacelle royale au pays d’Ophir, ô ma bien—aimée, à cette légère nacelle d’or qui se balance, en descendant le cours du fleuve sacré, au milieu de fleurs odo- rantes. C·’est ainsi que Salomon —- le plus grand des rois, et le plus sage des sages- vécut son premier et son dernier amour. Bien des siè- cles se sont écoulés depuis. De leur passage sur la terre, les grands royaumes et les rois n’ont guère laissé plus de trace que n’en laisse le vent qui parcourt le désert. Pendant des siècles, les noms des grands capitaines, héros de guerres longues et implacables,ont rayonne, comme des étoiles sanglantes, mais le temps en a effacé jusqu’à la mémoire. Seul, l’amour du grand roi et de la pauvre