Aller au contenu

Page:Kouprine - Sulamite.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

116 sU1,^M1'r1a secrets sortilèges de la volupté ne purent reussir davantage à lui conserver l’amour royal. Et lorsqu’enlin il s’en fut lassé, Salomon lui lit subir le plus cruel des outrages. Il était connu de tous que jamais la reine de Saba ne laissait voir ses jambes, qu’elle tenait toujours cachées sous une robe très lon- gue. Même aux heures d’amour, elle veillait à ce que ses pieds fussent toujours entière- ment recouverts par ses vêtements. Et cette etrange coutume avait fait naître de nombreu- ses et bizarres legendes : Certaines personnes affirmaient que les pieds de la reine de Saba étaient velus et en tout pareils à ceux d’un bouc ; d’autres ju- raient qu’ils étaient palmes comme les pattes d’une oie. Et l’on allait même jusqu’à préten- dre que la mère de la reine Balkiss, sortant du bain, s’était un jour assise sur le sable, à Pendroit même où certain dieu transformé en jars, venait de déposer sa semence.C’est à ce hasard que la belle reine de Saba devait sa naissance.