Page:Kouprine - Sulamite.djvu/142

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et d’Isis. Trois fois déjà, dès l'approche de la nuit, une procession solennelle avait, à la lueur des torches, promené autour du temple les mystérieux emblèmes des dieux, les amphores, les palmes et l’image sacrée du Phallus.

Soigneusement clos, le « naos », orné de perles fines, d’ivoire et d’or, et taillé dans un bois précieux, dominait le centre du cortège, soutenu par les épaules des sacrificateurs et des prophètes. Cet asile renfermait l’effigie de la grande déesse, Elle, la Mystérieuse, l’Invisible, Sœur, Epouse et Mère des dieux et dispensatrice de la Fécondité.

Le méchant Set avait certain jour attiré le divin Osiris, son frère, à un festin. L’ayant persuadé, à force de ruse, de s’étendre dans un somptueux cercueil, brusquement, il en avait refermé le couvercle et avait jeté le cercueil contenant le corps du dieu au fond du Nil.

Isis, qui vient de mettre au monde le dieu Horus, est au comble du désespoir. Toute en pleurs, elle s’en va de par le monde, cherchant le corps de son époux, mais bien longtemps ses recherches demeurent infructueuses.