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Page:Kouprine - Sulamite.djvu/155

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D’un œil distrait, la reine parcourait le temple et la masse des fidèles. Grand était, parmi ces derniers, le nombre des courtisans et des chefs militaires fameux. Il y avait là Ben—Guéver, seigneur du district de l’Argovie, et Achimas, marié à Basemath, fille du roi; le spirituel Ben-Deker, Zovouf qui portait, selon l’usage oriental. le haut titre d’ami du roi, et Dalouïa, frère de Salomon par le premier lit de David, un être faible et à moitié rayé des vivants déjà, prématurément conduit à l’idiotic par le vin et les excès de toutes sortes. Et tous, les uns par piété réelle, les autres par intérêt, d’autres encore par imitation, et quelques-uns enün, par lubricité, tous se disaient adeptes du culte de la déesse Isis.

Le regard de la reine, soudain, rencontra le jeune et beau visage d’Eliav, l’un des chefs de la garde royale, et longuement, avec une attention soutenue, elle le fixa.

La reine savait, de quelle nature était la flamme qui cmbrasait si intensément ce visage. Elle savait quel aimant attirait vers ses rideaux que sa main blanche agitait à peine, les yeux