Page:Kouprine - Sulamite.djvu/160

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par le soleil et les intempéries, son regard austère restait rivé au sol, et de toute sa personne un merveilleux effroi se dégageait, qui se communiqua à la foule. Enfin, à son tour, parut le Grand-Prêtre du Temple, vieillard centenaire. Il portait un tablier broché, semé de queues de chacal; sa tête était surmontée d’une tiare ; sur ses épaules, était jetée une peau de tigre.

Tourné vers les fidèles, il prononce de sa voix antique, douce et tremblante:

— Le roi offre un sacrifice.

Puis, prenant des mains de son servant un pigeon blanc aux pattes rouges, il lui trancha la gorge et, une fois le cœur arraché, avec le sang de l’oiseau il aspergea l’autel et le couteau sacré.

Il y eut un court silence, puis il proclama :

— Pleurons Osiris, le dieu Atouma, le grand Oun-Nofer-Onoufir, le dieu Lui !

Aussitôt, de leurs voix grêles et harmonieuses, deux castrats en habits de femmes — Isis et Nephtis — entonnèrent les lamentations :