Page:Kouprine - Sulamite.djvu/52

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34 SULAMITE que vers l’aube, et Salomon ne pouvait dor- mir, malgré toute sa fatigue. Ni le vin, ni la cervoise n’avaient pu triompher des fortes têtes assyriennes et délicr leurs langues astu- oieuses. Mais, avec son esprit saace, le sage roi avait déjà pénétré leurs projets et com- mençait à son tour à tisser la line trame po- litique dans laquelle se laisseraient prendre . ces hommes graves au regard arrogant, aux propos adulateurs. Salomon saurait sauve- garder la oordialité nécessaire avec le souve—~ rain d’Assyrie, et en même temps, au nom de l’amitié éternelle qui le liait à Hiram, roi de Tyr, il sauverait de la ruine son royaume, dont les richesses innombrables, cachées sous le sol des rues étroites aux maisons serrées, attiraient, depuis longtemps déjà, les regards avides des maîtres de l’Orient. Et c’est ainsi qu’à I’aurore le roi s’est fait porter sur le mont Bathn—el—Hav. Il a laissé sa litière au loin, sur la route, et le voici tout seul, assis sur un simple banc de bois domi~ nant la vigne, à l’ombre des arbres chargés encore de la fraîcheur nocturne. Le roi est