Page:Kouprine - Sulamite.djvu/94

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`76 SULAMITE forme, sombre d’un côté, et argentée de l’autre. Et tout doucement, frémissante et souriant sans cesse, la jeune fille murmura : — Tout cela pour toi, mon ami, pour toi, mon bien-aimé. Mon bien—aimé se distingue parmi dix mille hommes 1 sa tête est de l’0r pur, ses boucles flottantes sont noires comme le corbeau. De ses lèvres émane la douceur. et de toute sa personne, le désir. Tel est mon bien—aimé, tel est mon frère, filles de Jérusa- lem l... Toute parfumée de myrrhe, elle se recouche, le visage tourné vers la fenêtre. Comme une enfant, elle a les mains serrées entre les ge- · noux, et son cœur, dans le silence profond de la chambre, bat avec force. Le temps passe. Les yeux presque clos, elle est plongée dans un demi—sommeil, mais son cœur veille. Elle croit voir, en songe, son ami couché à ses côtés. Son brs droit soutient la tête de la bien- aimée, de son bras gauche il la tient embras- sée. Craintive et joyeuse à la fois, elle secoue le sommeil et cherche en vain le bien-aimé à ses côtés. Plus courte et plus oblique encore,