touchait le corps de celle-ci, mais sans immissio penis in vaginam[ws 1], ce qui lui paraissait tout à fait superflu.
Plus tard le malade eut tant de honte de battre des femmes et fut en proie à des idées si noires, qu’il pensa souvent au suicide. Pendant les trois années suivantes, le malade alla encore chez des femmes. Mais jamais il ne leur demanda plus de se laisser battre par lui. Il essayait d’arriver à l’érection en pensant aux coups donnés à la femme ; mais cet artifice n’avait aucun succès, neque membrum a muliere tractatum se erexit.[ws 2]. Après avoir fait cet essai et échoué, le malade prit la résolution de se confier à un médecin.
Le malade fournit encore une série d’autres renseignements sur sa vita sexualis. L’anomalie de son instinct sexuel l’avait autant gêné que son intensité. Il se couchait avec des idées sexuelles qui le poursuivaient toute la nuit et revenaient au moment de son réveil le matin. Il n’était jamais à l’abri de la résurrection de ces idées morbides qui l’excitaient, idées auxquelles au début il se livrait avec délectation, mais dont il ne pouvait se débarrasser pour quelque temps que par la masturbation.
À une de mes questions, le malade répond qu’en dehors des coups sur le dos et surtout sur les nates de la femme, les autres violences n’exerçaient aucun charme sur lui. Ligoter la femme, fouler son corps aux pieds, n’avaient pas de charme pour lui. Ce fait est d’autant plus à relever que les coups donnés à la femme ne procurent au patient un plaisir sexuel que parce que ces coups sont « humiliants et déshonorants » pour la femme ; celle-ci doit sentir qu’elle est complètement en son pouvoir. Le malade n’éprouverait aucun charme s’il frappait la femme sur une autre partie du corps que celle dont il a été fait mention, ou s’il lui causait des douleurs d’un autre genre.
Multo minorem ei affert voluptatem si nates suæ a muliere verberantur ; tamen ea res sæpe ejaculationem seminis effecit sed hæc fieri putat erectione deficiente[ws 3].
Inter verbera autem penem in vaginam immittendo nullum voluptatem se habere ratus qualibet parte corporis femininæ pene tacta semen ejaculat.[ws 4] De même qu’en battant la femme le charme pour lui consistait dans l’humiliation de celle-ci, il se sentait de même excité sexuellement par le fait contraire, c’est-à-dire par l’idée d’être humilié lui-même par des coups et de se trouver entièrement livré à la puissance de la femme. Pourtant tout autre genre
- ↑ introduction du pénis dans le vagin
- ↑ pas plus qu’il n’obtenait d’érection lorsqu’une femme manipulait son membre.
- ↑ Il éprouve peu de plaisir en dehors de fouetter les femmes sur les fesses ; ceci lui permet d’éjaculer bien qu’il pense que son érection soit déficiente.
- ↑ Entre les coups, l’introduction de son pénis dans le vagin de la femme ne lui procurait aucune jouissance particulière et il pensait que le contact avec quelque partie que ce soit du corps de la femme ne lui permettait qu’à peine d’éjaculer.