Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/442

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étant donné son libido et sa puissance manifestement affaiblis

Le status præsens[ws 1] a montré les symptômes ordinaires de la neurasthénie. La taille, l’attitude et le vêtement ne présentaient rien d’étrange. Le massage électrique eut un succès extraordinaire. Au bout de quelques séances, le malade était très ragaillardi au physique et au moral. Après vingt séances, le libido s’est réveillé de nouveau, non dans le sens qu’il avait jusqu’ici, mais avec une tendance normale, la même que le malade eut jusqu’à l’âge de vingt-cinq ans. À partir de ce moment ses rêves érotiques n’eurent pour objet que la femme, et un jour le malade me raconta avec joie qu’il avait fait le coït et qu’il y avait éprouvé le même plaisir qu’il y a vingt-six ans. Il cohabitait de nouveau avec sa femme et espérait être délivré pour jamais de la neurasthénie et de l’inversion sexuelle. Cette espérance s’est justifiée pendant les six mois que j’ai encore eu l’occasion d’observer le malade.


Ordinairement le traitement physique, même soutenu par la thérapie morale, par des conseils énergiques d’éviter la masturbation, de supprimer les sentiments homosexuels et d’éveiller les tendances hétérosexuelles, ne suffit pas, même dans les cas d’inversion sexuelle acquise.

Seul le traitement psychique — la suggestion — peut être efficace.

L’observation suivante montre un exemple intéressant et réconfortant du succès obtenu par l’autosuggestion dans les formes atténuées de l’anomalie.


Observation 133. — (Autobiographie d’un hermaphrodite psychique. — Lutte victorieuse de l’individu contre ses penchants homosexuels.)

Mon père a eu une attaque d’apoplexie, mais il guérit en gardant une légère déviation de la figure. Ma mère était très anémique et très mélancolique. Tous deux ont beaucoup souffert d’hémorroïdes ; mon père leur attribuait les maux de reins dont il souffrait par moments, même après son mariage.

Je suis, si j’ose m’exprimer ainsi, un caractère passif. Étant enfant je m’abandonnais à toutes sortes d’imaginations (les religieuses y compris). Je mouillais mes draps et pendant mon sommeil je m’amusais avec mes parties génitales, jusqu’au jour où mon père, pour m’en empêcher, m’attacha les mains. (J’étais

  1. état actuel