être issu de grands-parents bien portants, de père sain, mais d’une mère nerveuse. Il est enfant unique et il a été gâté par sa mère. À l’âge de huit ans, il a été très excité sexuellement par un valet qui lui montrait des gravures pornographiques et son pénis.
À l’âge de douze ans, Z… devint amoureux de son corépétiteur. En s’endormant il eut la vision de cet homme tout nu. Il se sentit vis-à-vis de celui-ci dans la situation d’une femme ; il s’extasiait à l’idée de pouvoir l’épouser un jour.
À l’âge de treize ans, à l’occasion d’une soirée dansante donnée à la maison, une jeune gouvernante excita son imagination, et à l’âge de quinze ans il tomba amoureux d’une jeune dame. Il est resté sensuellement très excitable, mais les années suivantes ce furent exclusivement les hommes sympathiques qui lui firent cette impression. Il ne pratiquait point la masturbation.
À l’âge de vingt ans, le malade est devenu neurasthénique ex abstinentia[ws 1]. Il essaya alors le coït, mais ne réussit pas. En revanche, il était saisi d’un puissant libido quand, dans un hammam, il avait l’occasion de voir des viri nudi[ws 2]. L’un d’eux remarqua l’émotion du jeune homme, l’aborda, le masturba, ce qui lui causa un grand plaisir. Il se sentait puissamment attiré vers cet homme et se fit encore masturber par lui à plusieurs reprises. Entre temps il faisait des essais du coït avec les femmes, mais il remportait toujours un échec. Le malade en était profondément désolé ; il consulta des médecins qui expliquèrent son impuissance par sa nervosité et qui étaient d’avis que cela s’arrangerait bientôt.
Jusqu’à l’âge de vingt-cinq ans, sa satisfaction sexuelle consistait à se faire masturber une fois par mois par l’homme aimé. C’est à cette époque qu’il se sentit pour la dernière fois attiré vers la femme. C’était une paysanne vierge. Elle se montra inaccessible à ses désirs. Comme son amant lui était devenu inaccessible aussi, le malade prit l’habitude de la masturbation solitaire. À la suite de ces pratiques, sa neurasthénie s’accentua de plus en plus. Il ne put pour cette raison terminer ses études ; il évita les hommes, devint sombre, aboulique ; il fit sans succès des cures dans divers établissements hydrothérapiques. Le malade vint me trouver vers la fin du mois de février 1890 pour me demander conseil au sujet de sa neurasthénie (cérébro-spinale) qui était grave et continue.
C’est un homme grand, svelte, de manières aristocratiques, d’allures nettement viriles, et d’apparence névropathique ; lobes