Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/52

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plaisir dans une torture pareille. Et comme cet homme n’était pas méchant, il reconnaissait et détestait sa faiblesse. Une pareille histoire est mentionnée par Cœlius Rhodigin, à qui l’a empruntée le célèbre jurisconsulte Andréas Tiraquell. À l’époque du célèbre médecin Otto Brunfels, vivait dans la résidence du grand électeur bavarois, à Munich, un bon gars qui, cependant, ne pouvait jamais faire l’amour sans avoir reçu auparavant des coups bien appliqués. M. Thomas Barthelin a connu aussi un Vénitien qu’il fallait échauffer et stimuler à l’acte sexuel par des coups. De même Cupidon entraîne ses fidèles avec une baguette d’hyacinthe. Il y a quelques années, vivait à Lübeck, dans la Muhlstrasse, un marchand de fromages qui, accusé d’adultère devant les autorités, devait être expulsé de la ville. Mais la catin avec laquelle il s’était commis alla chez les magistrats et demanda grâce pour lui en racontant combien pénibles étaient au coupable ses accouplements. Car il ne pouvait rien faire avant qu’on ne lui eût donné une bonne volée de bois vert. Le gaillard, par honte et de crainte d’être ridiculisé, ne voulait pas l’avouer d’abord, mais, quand on le pressa de questions, il ne sut plus nier. Dans les Pays-Bas réunis, dit-on, il y eut un homme de grande considération qui était affligé de la même maladie et qui était incapable de faire la bagatelle s’il n’avait pas reçu des coups auparavant. Lorsque les autorités en furent informées, cet homme fut non seulement révoqué de ses fonctions mais encore puni comme il le méritait. Un ami, un physicien digne de foi, qui habitait une ville libre de l’Empire allemand, me rapporta, le 14 juillet de l’année passée, comme quoi une femme de mauvaises mœurs, étant à l’hôpital, avait raconté à une de ses camarades qu’un individu l’avait invitée, elle et une autre femme de la même catégorie, à aller avec lui dans la forêt. Lorsqu’elles furent arrivées, le gaillard coupa des verges, exposa son derrière tout nu et ordonna aux femmes de taper dessus, ce qu’elles firent. Ce qu’il a fait ensuite avec les